lundi 14 mars 2011

CARPE DIEM

Une odeur de sexe a envahit cette chambre d’hôtel tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Etendu sur ce lit anonyme Joao se remet doucement de l’orgasme incroyable qu’il vient de le submerger telle une lame de fond. Il se relève légèrement et attrape un coin du drap qui a échoué sur le sol et essuie le sperme qui macule son ventre avec le tissu puis le laisse retomber. Il se rallonge et se tourne vers le corps couché sur le dos à ses côtés et le voit qui se laisse doucement gagner par le sommeil. 
Putain ! Qu’est-ce qu’il fout à quatre heures de l’après-midi, nu, dans ce lit avec un mec, il est hétéro nom de Dieu ! Jamais au grand jamais il n’a fantasmé sur les fesses d’un membre du sexe dit « fort » et d’après ce  que l’autre lui a dit il en était de même pour lui.
A moins qu’il ne lui ait menti ou qu’ils se soient mentis à eux-même pendant près de 30 ans !

Alors que c’était-il passé ? Pourquoi quand il avait vu ce mec sortir du taxi et qu’il avait croisé son regard il avait senti une chaleur au bas de ses reins ? Pourquoi il n’avait pas réussi à voir autre chose que ces yeux noirs  et que le reste du monde avait disparu ? Il avait aussi vite compris que l’attirance était réciproque quand l’homme s’était approché.  Il lui avait pris la main et l’avait entraîné vers l’hôtel au coin de la rue.
Une fois la porte refermée ils avaient juste échangé leurs prénoms en souriant. Le premier baiser, les premiers gestes avaient été hésitants.  Joao avait trouvé que la texture des lèvres de son partenaire était plus douce que ce à quoi il s’était attendu. Le baiser avait été doux, juste une simple pression de leur bouche puis les mains s’étaient égarées sur le corps de l’autre, découvrant des formes à la fois familières et pourtant inconnues. Les vêtements avaient été vite un obstacle, ils s’étaient dévêtus à la hâte  avant de céder la vague de désir en tombant sur le lit.
Ils s’étaient embrassés,  avaient marqué leur peau et ils avaient roulé sur le matelas en un mini combat où Joao avait été le vaincu. Vaincu mais aussi vainqueur car la douleur engendrée par la pénétration  avait laissé la place au plaisir. Un plaisir grandissant car son amant avait touché ce point sensible à l’intérieur de lui et à l’entendre gémir et crier son contentement il n’avait eu de cesse que de continuer encore et encore.
Il avait atteint le Nirvana quand en plus des va-et-vient du membre qui le faisait sien, une main s’était jointe à la danse en calquant le même mouvement sur son sexe tendu à l’extrême.
Quelques secondes plus tard il avait senti un liquide chaud envahir son intimité.
Ils étaient restés silencieux quelques instants, le temps de calmer les battements de leur cœur. Ensuite ils avaient  parlé un peu, se posant les questions à auxquelles ils n’avaient toujours pas de réponse. Puis les yeux noirs s’étaient à nouveau perdus dans les yeux verts de Joao et ils s’étaient à nouveau abandonné à la luxure.

Son amant d’un après-midi est maintenant endormi, sa poitrine se soulève doucement au rythme de sa respiration. Joao pourrait se lever, rechercher ses vêtements éparpillés sur le sol et partir afin de retrouver sa vie d’avant mais il n’y arrive pas. Il reste là  à contempler le dormeur puis il se rapproche de lui jusqu’à poser sa tête dans le creux de son épaule et son bras autour de sa taille. Il ne sait pas s’il le reverra alors il profite du moment présent et se laisse aller dans les bras de Morphée.


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